Voici 10 idées pour réduire sa facture électrique quand on possède une installation photovoltaïque en autoconsommation complète ou partielle.
1) La météo, tu surveilleras.
Il n’y a pas de secret; votre production photovoltaïque dépend de l’état du ciel. Il existe plusieurs sites internet qui proposent des prévisions météo assez précises au moins sur les trois prochains jours. Cela vous permet de programmer plus ou moins des travaux importants voire même une simple mise en marche de la machine à laver.
Vous avez par exemple météociel et sa version précise heure par heure. J’ai trouvé que sur les deux dernières années, il était relativement efficace, en tout cas suffisant pour prévoir l’ensoleillement sur les trois prochains jours.
Pour les précisions extrêmes à la demi-heure près, le service Windy et ses cartes satellites en temps réel sont superbes. Il faut choisir Radar & Satellite pour y accéder.
2) Produire pour un marathon plutôt qu’un sprint.
La topologie de votre installation solaire, c’est-à-dire l’orientation et le nombre de panneaux privilégiera plutôt une production tout au long de la journée plutôt qu’un pic maximal en plaçant tout au sud.
Les systèmes utilisant des batteries ne sont pour le moment que très peu rentables, il est préférable de favoriser une production tout au long de la journée plutôt qu’un emplacement concentré au maximum, c’est-à-dire au sud à 45 degrés.
Ne pouvant stocker l’énergie, il vaut mieux la produire tout au long de la journée, même si la valeur totale est inférieure à ce que vous pourriez obtenir en mettant tout au sud.
3) Ne plus consommer sans compter.
Dans le même état d’esprit, il est évident qu’il faudra privilégier la mise en marche d’appareils gros consommateurs d’énergie les uns à la suite des autres plutôt que tous en même temps. Cela peut aller simplement de la mise en marche du micro-ondes uniquement lorsque le four est coupé ou de ne pas faire tourner la machine au moment où vous passez l’aspirateur.
De même, il sera préférable de choisir des appareils électriques qui permettent un fonctionnement à demi puissance et les faire marcher plus longtemps. Par exemple, choisir de réchauffer en position 500W pendant 2mn plutôt que 1000W pendant une minute sur le micro-ondes.
4) Se connaître soi-même.
La consommation énergétique d’un système en autoconsommation est une savante balance entre ce que l’on produit et ce que l’on consomme. Il est assez simple de connaître ce que l’on produit à un instant donné grâce à une pléthore d’applications et d’appareils électroniques comme par exemple ce compteur d’énergie. Mais il est un peu plus compliqué de savoir exactement comment fonctionne les appareils existants voir ce que l’on planifie d’acheter.
Il est donc très important de pouvoir, dans un premier temps, savoir de quelle puissance on a besoin et à quel moment de la journée pour choisir le meilleur emplacement et orientation ainsi que le nombre de panneaux solaires. Ce calcul doit se faire tout au long de l’année et non pas seulement en été lorsque les conditions sont idéales. Votre fournisseur d’énergie a sans doute sur son site internet ces options possibles comme c’est le cas avec EDF. Il faut par contre leur demander d’activer cette visualisation qui vous aidera à rechercher les pics de consommations tout au long de votre journée.
5) Dans la technologie, tu te plongeras.
Prenons l’exemple du fonctionnement d’un micro-ondes. Les modèles bas de gamme ne fonctionnent qu’à pleine puissance mais leur temps de fonctionnement est haché de façon différente selon votre sélection de température. Vous allez donc avoir une consommation de 1000 W pendant un certain temps, puis plus rien puis 1000 W puis plus rien et ainsi de suite. Cela s’entend en général par un modification du bruit émis. Donc votre installation solaire ne pourra peut-être pas suivre ce genre de pic de demande. Les nouveaux modèles utilisent une alimentation à découpage (inverter en anglais) qui ressemble à un onduleur. La puissance électrique est variable selon le niveau de chaleur demandée.
Ces appareils permettent donc de réellement limiter la consommation lorsque vous les mettez à moitié de la puissance. Vous pouvez mesurer une telle consommation grâce à une pince ampèremétrique par exemple.
Les frigos et autres plaques électriques ont aussi différents modes de fonctionnement selon leur âge et le prix investi. J’ai par exemple choisi ces plaques chauffantes à induction qui modulent bien leur consommation en fonction de votre point de consigne plutôt que de passer alternativement d’une position nulle à une position pleine puissance.
J’ai par exemple aussi testé le fait de mettre un variateur de puissance sur un cumulus pour que son chauffage soit complètement absorbé tout au long d’une journée ensoleillée plutôt que de demande de 3500 watts pendant 2h. Avec seulement deux panneaux solaires de 400 watts je chauffais entièrement mon eau pendant les périodes d’été avec un investissement de seulement 20 €. Voici ma vidéo de présentation.
6) Des idées nouvelles, tu chercheras.
Il n’est pas rare de voir dans une maison des appareillages en double alors qu’elle pourrait être assez simple d’en réduire le nombre et donc simplifier le fonctionnement.
Prenons un exemple assez simple comme le chauffage de l’eau qui se fait à la fois dans un cumulus pour prendre vos douches mais aussi dans votre machine à laver. Peut-être que de passer à un cumulus de taille supérieure qui sera lui chauffé doucement avec le soleil tout au long de la journée, vous pouvez en profiter pour faire une sortie d’eau chaude qui ira se placer à côté de votre machine à laver pour l’alimenter en eau. Avec un robinet électrostatique à l’arrivée d’eau de votre machine à laver, il sera possible de lui injecter de l’eau d’une température variable et ainsi économiser énormément de calories pour le chauffage d’une machine. Vous sélectionnez la température à zéro si vous souhaitez la faire tourner pour un lavage en eau froide.
Il n’y a techniquement aucun risque d’alimenter votre machine avec de l’eau à 30 degrés. Certaines machines ont d’ailleurs directement une entrée d’eau chaude. J’ai pour ma part choisi d’investir dans un moteur qui consomme extrêmement peu avec ce modèle sans courroie de chez LG. La quantité d’eau nécessaire est extrêmement faible, et le branchement sur le cumulus avec une sortie régulière à 30 degrés permet d’économiser en plus sur le temps de chauffage et donc la durée de chaque machine.
7) L’énergie, tu stockeras.
Je n’ai pas réussi à ce jour à trouver une solution de stockage d’énergie par batterie qui permet réellement de faire des économies au point, par exemple, de pouvoir se déconnecter du réseau électrique et ne plus avoir à payer l’abonnement. À moins d’avoir vraiment des habitudes de consommation très spécifiques et habiter une région bien ensoleillée; le prix, à l’heure actuelle, des batteries et leur durée de vie limitée rend l’opération peu rentable.
La meilleure façon de stocker l’énergie restant le cumulus électrique. Le chauffage de l’eau de façon électrique étant la consommation numéro 1 juste devant les systèmes de cuisson, il est évident que de réduire ce poste doit être une de vos priorités. Dans mon cas, j’ai choisi de mettre le cumulus à sa valeur de chauffage maximale après avoir placé un ballon d’expansion bien entendu.
Il est vrai qu’il y a plus de pertes calorifiques à 70 degrés qu’à 60 °C, mais la différence se compense par le fait que mon ballon va me conserver de l’eau chauffée pendant presque 2 jours de ciel couvert plutôt qu’un seul.
De même, il faudra privilégier l’achat d’un ballon d’une capacité supérieure à vos besoins pour pouvoir la conserver le plus longtemps possible.
8) Le futur, tu surveilleras.
Le monde entier est à la recherche de solutions techniques et ce que j’écris ici ne sera peut-être plus vrai dans quelques années. Par exemple, on commence à voir arriver des véhicules électriques qui proposent une fonction de charge mais aussi décharges dans la maison. C’est-à-dire que votre voiture fait office de pack batterie pour votre habitation. Bien sûr cela ne va pas être aussi simple à gérer qu’un pack batterie installé dans la cave mais c’est une solution nouvelle qui va offrir des perspectives très intéressantes.
Vous avez par exemple la voiture chinoise MG4 qui permet dans certaines versions d’offrir 6000 watts de batterie en se déchargeant dans votre maison à la demande. Le gain de place et de coûts est évident et immédiat. Vous perdez évidemment de l’autonomie sur votre véhicule et c’est donc une solution à bien mesurer et j’espère que d’autres constructeurs suivront cette idée pour proposer de plus en plus des véhicules avec une partie de la batterie qui peut-être utilisée ailleurs.
9) Piles et autres batteries au pluriel, tu investiras.
Même si je suis encore en attente d’une solution de batterie centrale, on peut se demander si des solutions alternatives ne sont pas plus intelligentes. Par exemple, la technologie LED propose un éclairage très puissant sans avoir besoin forcément une tension très élevée comme le 250 volts. L’éclairage de mon escalier est désormais réalisé par des petites lampes qui s’allument dès la détection d’une personne et qui sont simplement alimentées par des piles AA que je recharge lors des pics de production solaire.
Avec 4 lampes je commence à changer les quatre piles à chaque fois que l’une montre des signes de faiblesse. Cela s’effectue 3 fois par an. La puissance lumineuse délivrée par une pile de 1,5V est largement suffisante pour éclairer les marches d’escalier en pleine nuit. Cela évite aussi le passage de câble électrique dans les murs d’interrupteur et autres. La consommation de cet espace est donc de 0 sans un investissement énorme. Voici un exemple de pack batteries AA et chargeur qui vous permet de voir venir…
Il est évident que d’investir dans de l’outillage électro portatif sur batterie permet aussi de continuer à bricoler sans se préoccuper de la production électrique. Une visseuse même en 12 volts est extrêmement efficace, cela n’a aucun intérêt d’acheter une version secteur. C’est le cas de beaucoup d’outillage comme par exemple cette scie sabre qui fonctionne parfaitement sur les batteries. Le top étant cette disqueuse Makita qui partage ses batterie entre toute une gamme d’autres outils et donc les électrons.
J’ai aussi un vélo à assistance électrique qui soulage vraiment l’utilisation de la voiture. Habitant dans une région vallonée, un vélo classique montre vite ses limite si l’on transporte ses course. En le chargeant au soleil, c’est une semaine d’autonomie !
10) Conclusion.
Je vous invite à partager vos idées pour compléter ce chapitre sur les moyens de minimiser et optimiser sa production solaire. C’est un jonglage qui peut être compliqué avec une famille et des impératifs de travail, mais aussi un apprentissage nécessaire pour se rendre compte de la complexité de nos habitudes dépensières en matières d’énergie.
Certaines photos de cet article ont été générées par une Intelligence artificielle.
