❌ Non, pas à EdF.
Il y a d’autres fournisseurs alternatifs qui demandent, en plus du Consuel, des frais d’entrées.
Si l’on ajoute ces frais et un prix d’achat proche de l’escroquerie, cela n’a que très peu d’intérêts.
Les possibles candidats sont de très jeunes sociétés qui ne semblent pas préparées à tenir sur la longueur pour voir votre investissement vous rapporter obligatoirement.
On citera par exemple J.P.M.E. qui vient de revoir en 2024 son prix de rachat du kWh à la baisse.
Vente ou revente de surplus ?
Le terme exact devrait être la vente de surplus, car vous vendez votre production, ce n’est pas un produit acheté qui est ensuite revendu. Il est toutefois largement accepté de parler de revente.
Il est à noter que pour vendre votre surplus, vous devez de toute façon payer l’abonnement et utiliser quelques watts, donc il y a bien une consommation minimale nécessaire pour commencer à vendre. On pourra parler du remboursement de son investissement par la vente de surplus.
Pourquoi penser à la vente de sa production?
C’est une question récurrente venant d’utilisateurs de système de production d’électricité photovoltaïque. L’idée étant de rembourser plus rapidement l’investissement en vendant l’électricité produite en surplus. Toutefois, un certain nombre de règles et de contraintes vont rendre cette opération plus compliquée que prévu.
L’idée étant sans doute pour les fournisseurs d’énergie de favoriser les grosses installations plutôt que de s’occuper à payer quelques dizaines d’euros à des milliers de personnes.
Le surplus solaire, c’est quoi ?
C’est l’énergie électrique produite par votre installation solaire mais qui ne peut pas être ni stockée ni consommée immédiatement. Elle repart en temps réel dans le réseau d’alimentation Enedis et sert à compenser les pertes en ligne ainsi qu’à l’alimentation des maisons aux alentours. Cette électricité sera facturée bien évidemment à vos voisins. Le grand gagnant étant Enedis et tous les acteurs vendant de l’électricité.
Ce surplus est variable en fonction de la météo, il peut difficilement être compté par le fournisseur comme étant une source d’énergie continue et fiable.
Comment mesurer le surplus d’une installation solaire ?
Le surplus produit peut facilement être mesuré grâce à des petits compteurs d’énergie que vous pouvez installer vous-même. Ils sont installés sur l’arrivée de votre tableau électrique et permettent de compter le nombre de watts qui sont renvoyés dans le réseau.
La façon la plus certaine d’avoir une valeur correcte est de simplement de regarder à l’intérieur des menus du compteur électrique Linky. En effet, si vous appuyez plusieurs fois sur le bouton plus de ce dernier, vous allez voir arriver une valeur appelée “index d’injection”.
Cette valeur est la totalité de ce que vous avez injecté depuis l’installation du compteur. Je n’ai pas trouvé de moyen de la remettre à zéro. Il est d’ailleurs intéressant de noter que Linky ne vous donne jamais en temps réel cette valeur.
Les jours de beau temps, vous allez avoir une petite flèche sur votre compteur qui va de la gauche vers la droite pour vous dire que vous produisez, mais la puissance réelle n’est pas disponible par l’utilisateur directement.
Pourquoi faire compliqué quand on peut faire simple ?
Alors que votre compteur est parfaitement capable de vous donner au Watt près votre consommation, Linky ne vous offre pas la possibilité de faire l’opération inverse.
On pourrait imaginer une facture d’électricité qui comprendrait une case venant de la production et l’autre venant de la consommation et vous ne payerez que la différence. Bien sûr cela aurait été trop beau et il a fallu que les biens pensants mettent des bâtons dans les roues de cette idée simple et juste.
Ma déduction est que, si l’on commence à offrir aux gens la possibilité de produire leur propre énergie, forcément, les abus vont commencer pour maximiser cette production en oubliant les règles de sécurité de base. Sur ce point je suis assez d’accord sur la position de sécurité d’Enedis.
Il suffit de regarder la quantité importante de kits solaires à monter soi-même sans que le Consuel obligatoire ne soit réalisé par les utilisateurs. Il est facile de voir ceux-ci sur des toits alors que cela est interdit.
Il est techniquement possible d’acheter quelques éléments sur internet, de les brancher et de produire sa propre énergie. Je n’ai toutefois pas d’exemple de personnes qui ont eu des problèmes juridiques avec cette absence de Consuel sur leur kit d’autoconsommation. Par contre, j’ai des exemples très concret de problème électrique sur des maisons qui ont voulu économiser sur le boîtier de sécurité.
Qu’est-ce que l’attestation Consuel?
Il s’agit d’une visite payante de personnes qui viendront vérifier la conformité électrique de votre installation de production solaire. Elles vont vérifier plusieurs règles et éléments de sécurité que votre installation doit comporter. Cela va du respect des branchements de la terre à la pose d’autocollants ainsi que des boîtiers de sécurité pour isoler votre production photovoltaïque.
Il est toutefois possible d’acheter dans les magasins de bricolage sur internet ou en grande surface, des kits dit “prêt à brancher” qui ne nécessitent pas de Consuel pour être installés. La dénomination Plug and Play (PnP) peut aussi être utilisée pour les décrire ce qui ne veut, en fait, pas dire grand-chose.
La seule possibilité pour éviter le concept de Consuel étant que le kit indique clairement qu’il n’en nécessite pas.
Consuel et vente
Avec ce document de conformité en main, on pourrait largement imaginer que, cette fois-ci, votre installation soit considérée comme aux normes et donc capable de produire de l’électricité acceptable par Enedis. Ce n’est malheureusement pas le cas et là que commencent des choix dictés par le gain plus que la logique.
Par exemple, vous pourrez vendre votre électricité à des fournisseurs alternatifs à condition de payer des frais d’entrée. Autant le Consuel est une réelle visite technique de conformité, autant le fait faire payer un droit d’accès sans aucune justification n’a que très peu de sens.
Je ne vois pas bien ce que ces fournisseurs ont comme frais supplémentaire dans la mesure où ils prennent déjà leur marge sur l’électricité que vous leur fournissez gratuitement suite à votre propre investissement. Au moins, ils ont de la trésorerie immédiate pour payer les producteurs actuels.
Il n’est pas rare d’entendre que ces sociétés sont plus proches du fonctionnement d’une pyramide de Ponzi qu’autre chose.
Si l’on ajoute un service client complètement absent et une liste d’attente de plus de 6 mois, on dira que la (re)vente à nouveau venant sur l’achat de votre énergie électrique n’est pas forcément fiable à long terme.
Comment revendre à EDF?
Pour le cas d’une vente à l’opérateur historique, le problème est plus compliqué à résoudre. En effet, EdF à décidé que seules les installations montées exclusivement sur le toit par des artisans avec le label RGE, vont être autorisées à produire de l’électricité que vous pourrez leur vendre en cas de surplus.
Plus précisément, il faut que ce soit une vraie entreprise qualifiée ou certifiée par un organisme conventionné par l’État pour l’installation de vos panneaux solaires. Attention aux filous qui sous traitent par d’autres et vous laisse sans possibilité de vente ensuite.
Donc, si vous avez 5 hectares pour placer vos panneaux au sol, ils n’en veulent pas.
Le contrat d’achat est signé pour 20 ans et votre premier paiement vous sera versé un an après le début de l’acceptation de votre contrat.
Peut-on faire pire? pas sûr. Je me demande comment EDF réagirait si je payais mes factures avec un an de délai.
Deux poids, deux mesures, l’absurdité française.
Ces conditions d’EdF mises en face des conditions des fournisseurs précédents rendent l’explication de conformité RGE bien inutile puisque c’est toujours Enedis qui transporte votre énergie électrique.
Comment, d’un côté, vous avez des explications de la qualité du travail d’un artisan qualifié par l’État qui se transforme soudainement en “frais d’entré” de l’autre ?
Cela n’a aucun sens. Ce sont les mêmes électrons sur la même ligne.
Soit vous payez un artisan et EdF vous achète votre énergie, soit vous payez un ticket d’entrée et d’autres fournisseurs peuvent vous l’acheter.
Si vous avez un truc plus absurde à partager, nhésitez pas.
Transformer votre installation pour vendre votre surplus ?
Que vous ayez acheté un kit plug and play, ou quelque chose à monter vous-même, la seule façon de pouvoir vendre à EDF est d’obtenir le label RGE. Malheureusement, il est facile de comprendre qu’aucun artisan ne viendra valider votre installation pour le plaisir.
En effet, il gagne sa vie sur les matériaux ainsi que sur la main d’œuvre et engage sa garantie décennale qui sont des charges très importantes pour lui.
( Je reste persuadé que l’opération est possible sous réserve que les deux parties s’entendent sur le montant et les conditions).
Techniquement, il faudra toutefois, au moins, que votre installation passe le Consuel et donc soit modifiée électriquement pour répondre à cette inspection. Par exemple, un kit PnP ne peut être monté sur un toit alors qu’EdF ne fait des contrats d’achat qu’avec des installations sur toitures.
D’un point de vue financier, il faut là encore bien faire les calculs car les prix d’ achat, pour le moment, sont plutôt à la baisse alors que les panneaux sont aussi moins chers à acquérir.
Attention aussi aux dates réelles de début de contrat car les montants d’achat changent drastiquement d’années en années. Donc, faites un calcul en tenant compte de la date de mise en marche effective.
Vvente de surplus, vente totale et batterie virtuelle.
Il est à noter que le problème est identique pour ceux qui souhaitent vendre la totalité de leur production photovoltaïque. Les contrats sont différents mais les conditions d’entrée sont similaires. La différence entre surplus et batterie virtuelle est à considérer.
Dans le cas d’une vente, vous touchez de l’argent en échange de votre surplus. Dans le cas d’une batterie virtuelle, vous gagnez des kilowatts d’électricité (des points) lors d’une production excédentaire que vous pouvez utiliser lors de votre consommation nocturne.
Cela revient un peu au même au final si la production couvre le prix de la consommation, que ce soit en euros ou en kilowatt d’électricité.
Il y a aujourd’hui une pléthore d’offres qui changent tous les 6 mois et il est largement conseillé de faire une recherche complète avant de choisir son fournisseur de batterie virtuelle.
Quelle autre solution pour utiliser son surplus ?
Si toutes les solutions de vente ne sont pas adaptées à votre budget, avec le prix d’achat en très forte baisse, il est peut-être de nouveau intéressant de réfléchir à l’installation de batteries réelles afin de réutiliser votre propre surplus de production.
On ne parle pas forcément d’être autonome mais au moins de ne pas gâcher de trop. Cela peut donc passer par l’achat de batterie de stockage, l’achat d’un véhicule électrique qui se charge dès que vous produisez du surplus, la mise en place d’un routeur sur votre cumulus d’eau chaude, et tout autres sortes d’automatismes qui vont rediriger le surplus vers un stockage qui se trouve physiquement chez vous.
Les images d’illustration ont été générées par une Intelligence artificielle.